LE CHÂTEAU DE GRAY
Histoire du château
Les origines d'une construction à caractère défensif évoquant un château sur le site de Gray sont controversées faute de fouilles archéologiques. Des pièces d'archives difficiles à interpréter mentionnant un castrum postulent en faveur de l'existence d'un château à Gray dès le dernier quart du IXe siècle. Le château de Gray fut inféodé par Henri III à Hughes Ier, archevêque de Besançon ; cette construction fut détruite sans doute partiellement à plusieurs reprises : en 1192 et 1227. C'est au XIIe siècle que s'enracine la distinction entre la ville et Gray le château. Sans doute reconstruit au XIIIe siècle sous Hughes de Chalon, le château fut à nouveau incendié en 1324 comme une grande partie de la ville. C'est la reine Jeanne de Bourgogne et son gendre Eudes III qui contribuèrent à le reconstruire durant la première moitié du XIVe siècle.
Du temps de la comtesse d’Autrey le château accueillit Voltaire, Helvétius, le maréchal de Richelieu, le maréchal de Birons, Madame du Châtelet, la duchesse de Modène…
Le château de Gray fut réaménagé entre 1777 et 1783 pour le frère du roi Louis XVI, le comte de Provence. Il a conservé presque intactes les traces matérielles et l’atmosphère toute particulière de cette sensibilité et de cet art de vivre inédit alliant intimité, vie de l’esprit, amour de l’art, sensibilité à la nature et appétit des plaisirs. Le comte de Provence n’habita pas ce château qui servit de résidence d’accueil pour des hôtes de marque et pour des officiers en garnison et fut également momentanément loué par le duc de Crillon, Jean du Barry, amant et beau-frère de la maîtresse de Louis XV,…. Durant l’été de 1788 un projet de vente du château aux magistrats de Gray fut étudié, mais ne se concrétisa pas.
Du temps du baron Martin le château accueillait La Fayette, l’écrivain Charles Nodier, l’archéologue Jules Quicherat, le Président du conseil Casimir Perier, le duc de Bassano... Après le décès du baron Martin en 1866, le château devient la propriété de Louis Revon puis celle de Monsieur Mongin.
Les remparts, la tour, le parc et le château sont classés Monuments historiques. |
Une enfilade de salons
En parcourant ce musée, vous aurez l’impression d’être l’invité du dernier propriétaire des lieux, tant ceux-ci ont conservé le charme, les attraits, l’apparence et l’atmosphère – et même le sentiment d’une présence discrète – d’une demeure de maître qui serait encore habitée.
Meublées de commodes, de consoles, d’encoignures, de fauteuils, de chauffeuses, de canapés, d’armoires, d’un berceau, de trumeaux de glace, d’écran et de cheminées aux chiffres des propriétaires… qu’accompagnent des sucriers, rafraichissoirs, aiguières, assiettes, plats, couverts en argent, cache-pot et vases de Sèvres ou d’Asie ainsi que des cartels, horloges et autres objets d’art décoratifs, les salons du château concourent à cette impression de partager le quotidien des anciens propriétaires des lieux. L’aile en retour d’équerre – actuelle entrée du musée – hébergeait au XVIIIe siècle les cuisines du domaine et l’étage, les chambres des domestiques. Lorsque le château fut vendu comme bien national pendant la Révolution, la distribution du rez-de-chaussée offrait déjà – comme actuellement – une succession de quatorze salons, cabinets d’assemblée, chambres à coucher, salon de musique, vestibule… desservis par un couloir central servant d'office qui permettait aux domestiques de ne pas troubler la quiétude des propriétaires. Plusieurs de ces salons sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en raison de leurs décors : dessus de portes, mascarons féminins, trumeaux de glaces, stucs représentant des putti voletant et des vases de fleurs et de rubans, cheminées, lambris ... Les salons sont meublés d'encoignures, de consoles, de commodes, de fauteuils, chaises, chauffeuse, bergère Louis XVI, canapés Louis XVI, écran de cheminée, meubles chinois et indochinois, secrétaire... |