Des collectionneurs sous le charme d'un lieu |
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Le Musée Baron Martin est le reflet des passions, des enthousiasmes et de la générosité de grands collectionneurs et amateurs, protecteurs des arts, – le préfet Edmond Pigalle, le peintre Billardet-Dornier, de Broglie, le peintre Couché, le peintre et sculpteur Pierre Maximilien Delafontaine, le sculpteur Amédée Denis, l’homme politique Louis Jobard, le collectionneur et Président de la société des Amis du Louvre et cousin du peintre Aman-Jean : Jules Maciet, le Président de la Cour des comptes Albert Pomme de Mirimonde et sa mère Anne-Marie de Mirimonde, le baron Alphonse de Rothschild et tant d’autres … – qui eurent à cœur de vous faire partager leurs choix intimes et l’aventure de l’esprit de leur temps en offrant au Musée Baron Martin des œuvres de leur collection personnelle.
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De généreux donateurs particuliers et l’Association des Amis du musée et de la bibliothèque de Gray, depuis 1935, prolongent cette tradition en faisant régulièrement don au musée d’œuvres qui viennent conforter les collections de référence de cette institution. Qu’il suffise de mentionner pour ces cinq dernières années les dons de : Portrait de jeune femme blonde de Marie Laurencin, Matinée de printemps de Paul Alphonse Marsac, Vue de la baie de Cannes de Louis Pastour, Paysage avec champ de blé et attelage d’Alfred Giess, Cavalier dans paysage de Marblo, un ensemble de 52 porcelaines de Chine et de France des XVIIIe et XIXe siècles ou tout dernièrement d’un meuble Boulle de style Napoléon III.
Le temps retrouvé d’une « Matinée de printemps » grayloise de Paul Marsac Les efforts conjugués de l’Association des Amis du Musée Baron Martin, de T. Jacquinot et d’O. Martin ont enrichi le patrimoine du musée de Gray d’une attachante huile sur toile du peintre de Marine Paul Marsac qui fut longtemps présente sur son territoire avant que de pérégriner dans toute la France au gré des passions de collectionneurs. Dans « Matinée de printemps », P. Marsac, peintre des eaux courantes et dormantes, a restitué l’essence de la présence de Gray sous la forme d’un paysage plein d’aménités ordonné par les éléments aqueux et atmosphérique, vecteurs de mobilité et de cinétique. Le sujet réel est moins une vue anecdotique des charmes champêtres d’une petite cité à la fin du XIXe siècle qu’une veduta devenue paysage mental délicatement fluant, presque un état d’âme passager peint avec sentiment où les moyens de la peinture épousent une conception de la nature en perpétuel mouvement. La perception visuelle s’y renouvelle au prisme du passage des souffles et des chevauchements des nuées malmenant ombres et lumières en des jeux et des rejeux incessants. En peignant de banals tertres herbeux et les sinuosités d’un ruisseau, P. Marsac avançait vers l’abandon du sujet au profit de la création d’une image qui était d’abord et avant tout picturale faisant pièce au contexte traditionnel de la représentation de Gray sous la forme d’un pôle militaire. |