LES PASTELS ET LES DESSINS. |
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Le musée conserve de nombreux pastels qui soulignent la fascination des artistes indépendants pour ce medium durant la Belle-Epoque. Coloris rares et raffinés, associations de nuances inédites et exquises, touches ligneuses, filamenteuses et dessinantes, zones amorphes traitées en éclats colorés et lumineux pour elles-mêmes, effets d'embue, d'ondulations maternantes et caressantes propres à susciter le rêve, caractérisent les recherches d'Aman-Jean dans les 10 pastels appartenant aux collections du Musée Baron Martin, dont La Pierreuse prostrée et renfrognée est l'un des chefs-d'oeuvre. Aux sortilèges de ce poète du pastel répondent les 40 pastels de l'oeuvre toute confidentielle d'Amédée Denis dont se détachent les paysages de Pont-Aven ou les javelles allumées de coquelicots des alentours de Saclay. La Belle dans la nuit de Charles Genty, Sur la plage de Victor Charles Hugo, Les Bateaux sur la grève d'Hélène Maréchal, La Femme nue couchée d'Armand Berton, les trois scènes de cabaret et de bal de Charles Dufresne ou les deux pastels de Wissant de Pierre Carrier-Belleuse disent les recherches multiformes des talentueux pastellistes des années 1890-1914. Trois portraits de notables graylois au pastel de Pierre Paul-Prud'hon peints à Gray pendant la Révolution dans les dominantes de bleu et de vert alors à la mode complètent une rare collection de 26 dessins de ce grand maître. Ils sont présentés par rotation dans l'ancienne bibliothèque du baron Martin, grand-père du préfet Edmond Pigalle, qui fit don et legs de cette collection au musée.
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